Les facteurs physico-chimiques qui conditionnent la nature de l'eau
sont le TH, le TAC, les
nitrates, le pH, le dioxyde de carbone et le RH. Il
faut également remarquer la présence indispensable dans l'eau des
oligo-éléments, notamment le fer qui s'avère aussi bien utile aux
animaux qu'aux végétaux.
- Le TH
(titre hydrotimétrique) ou dureté totale. Ce constituant, appelé GH (
Gesamthärt )
en allemand, correspond à la somme des ions alcalino-terreux dissous
dans l'eau. Ce sont en majorité des ions de calcium et de magnésium.
Au point de vue mesure : 1 ° TH correspond à une teneur de 10 mg/l de
carbonate de calcium et de magnésium. La tolérance des poissons à
l'égard du TH est assez grande, alors que les plantes sont plutôt
calcifuges par voie indirecte. En effet, l'excès d'ions
alcalino-terreux inhibe l'action positive de certains oligoéléments,
notamment celle du fer qui est indispensable à l'élaboration de la
chlorophylle chez les plantes et au transport de l'oxygène dans le
sang des poissons.
- Le TAC
(titre alcalimétrique complet) ou dureté carbonatée. Ce constituant
appelé KH (Karbonathärt)
en allemand, indique la concentration en bicarbonates, carbonates et
certains autres anions. Le TAC est influencé par le pH. Des valeurs
comprises entre 2° et 8° KH conviennent à la plupart des poissons et
des plantes. Une haute teneur en bicarbonates et carbonates cause des
carences en fer (par inhibition) et produit des concrétions sur les
vitres de l'aquarium et sur les feuilles des plantes à croissance
lente.
Correspondance des titres hydrotimétriques et alcalimétriques :
1° français = 0,56° allemand.
- Les nitrates.
Issus de la dégradation des matières organiques, les nitrates
constituent la dernière phase de transformation du cycle de l'azote.
Même avec de très bons filtres, les nitrates ne font que s'accumuler
dans l'eau jusqu'à un seuil d'intolérance. Une teneur supérieure à 150
mg/l dans l'eau de l'aquarium constitue un danger pour la faune. Il
est bon de savoir que les plantes consomment une partie des nitrates
(assimilation). Cette propension nitrophile des plantes aquatiques
justifie leur utilité dans l'aquarium.
- Le pH
(potentiel hydrogène). Le pH correspond à l'acidité ou l'alcalinité de
l'eau. L'acidité détermine une concentration importante d'ions
hydrogène libres et l'alcalinité se manifeste par une diminution de la
concentration de ces ions. Les valeurs acides vont de 1 à 6, la valeur
7 détermine la neutralité et l'alcalinité est comprise entre 8 et 14.
Les valeurs pH vis-à-vis des plantes et des poissons ont une
importance relative, quoique nous pouvons à cet égard retenir une
fourchette comprise entre 5 et 8 (exceptés certains poissons d'eau
dure et alcaline). Les modifications des valeurs pH peuvent avoir des
incidences sur la stabilité de certaines matières dissoutes dans l'eau
(matières azotées notamment) et sont déterminantes pour la vie des
organismes inférieurs.
- Le dioxyde de carbone
(gaz carbonique) ou CO2. Le gaz carbonique est produit
par la respiration des poissons et des plantes (durant la nuit) ainsi
que par certaines fermentations. C'est un élément indispensable pour
la photosynthèse des plantes (durant leur éclairement). Une teneur
minimale d'environ 5 mg/l de CO2 dissout dans l'eau est indispensable
à l'équilibre biologique de l'aquarium, alors qu'une teneur supérieure
à 80 mg/l peut être nocive à la faune.
- Le RH est
plus connu sous les termes de :
potentiel d'oxydoréduction, système
d'oxydoréduction, valeur redox. Il s'agit d'un facteur
assez complexe, difficilement compréhensible pour l'amateur, mais
d'une importance primordiale pour les organismes aquatiques, si bien
que l'on ne peut l'ignorer. L'eau de l'aquarium contient deux
catégories de corps chimiques : les oxydants qui libèrent de l'oxygène
et les réducteurs qui consomment de l'oxygène. Pour que le milieu
aqueux soit viable (biotique), ces corps doivent agir de concert pour
donner une tendance oxydante. Ce système d'oxydoréduction peut évoluer
de façons différentes en fonction de l'intervention d'autres facteurs
(pH, concentration ionique, température, etc.).
La plupart des constituants physico-chimiques étudiés dans ce chapitre
peuvent être détectés et mesurés à l'aide de tests colorimétriques
dont l'emploi est d'une extrême simplicité. |